Friday, October 10, 2014

Vous êtes même PAS GAME!

« Y’a tu quelque chose de meilleure que de l’eau dans vie. Non, mais sérieux là! Penses-y : c’est tellement bon de l’eau! »

Quand je pense à l’eau, j’entends toujours la fois où mon frère s’extasiait sur sa saveur, ses propriétés hydratantes, le besoin que chacun a d’en boire. Il faut dire qu’à ce moment-là, mon frère prenait un tournant décisif dans sa vie : il faisait tout pour être plus en santé. Donc, il en avait fini de boire un 2L de jus par jour. Il allait au gym. Il changeait son alimentation. Moi, qui ai toujours aimé l’eau plus que les autres boissons, ça me faisait étrange de l’entendre s’extasier comme ça sur quelque chose d’aussi commun. Cependant, il a tellement, TELLEMENT, raison!

Ôtons nos œillères!



Qui, dans le monde a véritablement accès à l’eau potable? Le journal Le Monde rapportait en 2013 qu’il y avait 2,4 milliards d’habitants privés d’eau potable. Du XIXe au XXe siècle, la population mondiale est passée de 1,7 à plus de 6 milliards d’habitants : ça en fait du monde! Est-ce que la terre peut fournir en eau potable tous ces gens? La réponse est oui, mais à certaines conditions. L’eau douce est pourtant une denrée rare pour le tiers de la population. Pourquoi? Encore une histoire de répartition des richesses : alors que certains pays vivent dans l’opulence – genre nous – et voient l’eau comme une denrée renouvelable – alors qu’elle ne l’est pas – d’autres pays n’ont pas leur (notre) chance et se retrouvent en pénurie. C’est affreux! Imaginez une journée sans eau, une semaine sans eau… Il n’y a que 9 pays qui se partagent 60% des ressources d’eau potable mondiales (le Canada, la Russie, le Brésil, les États-Unis, la Chine, l’Indonésie, l’Inde, la Colombie et le Pérou). Voici quelques petits faits qui vous intéresserons certainement sur la pénurie à venir, et ce même pour les populations aujourd’hui dans l’opulence.



« Outre que toutes les populations n’ont pas un égal accès à l’eau douce, plusieurs facteurs tendent à réduire les disponibilités en eau : la mauvaise gestion, le gaspillage, et la pollution des réserves.
S’il est en effet possible de puiser sans compter dans la réserve annuelle des cours d’eau, l’exploitation des nappes phréatiques est plus délicate et risque à terme, en cas d’excès, d'entraîner leur épuisement. À la différence des cours d'eau, les nappes souterraines sont des réservoirs qui se renouvellent très lentement et ne peuvent donc rapidement combler les emprunts (voir le chapitre Cycle de l’eau et réservoirs). Or, certaines nappes, qui pourtant ne se renouvellent plus ou quasiment plus à l’échelle humaine, sont fortement exploitées, notamment à des fins d’irrigation. Les experts estiment que les seuils correspondant à ce qu’il est possible de prélever au milieu naturel sont déjà dépassés en de nombreux lieux. Ils prévoient même l'épuisement, dans les 30 ans à venir, de plusieurs nappes importantes, dont l'exploitation s'est intensifiée : +144 % en 30 ans aux États-Unis, +300 % en 10 ans en Arabie Saoudite, +100 % en 10 ans en Tunisie ; en Chine, en Inde et en Iran, les prélèvements se sont aussi accrus.
Enfin, le problème de l’eau dans le monde n’est pas uniquement quantitatif, il est aussi qualitatif. Car plus la consommation d’eau augmente, plus les rejets d’eaux usées et d’effluents sont importants, qui polluent et dégradent les écosystèmes aquatiques de façon impressionnante parfois. Cette pollution pose un grave problème, car elle pourrait rendre les réserves progressivement inexploitables.» (Infos prises sur ce site.)



Là, j’espère que vous êtes convaincus que la situation est CATASTROPHIQUE. Vous le ressentez peut-être pas encore, vous le voyez peut-être pas de vos yeux vus, mais arrêtez de faire comme si la terre entière tournait autour de votre petite personne. Pensez à vos enfants, vos petits-enfants, votre famille, vos amis, les gens que vous aimez : toute cette eau que vous gaspillez, lorsque nous allons être en pénurie, vous allez vouloir donner n’importe quoi pour retourner en arrière et changer votre consommation ne serait-ce que pour donner un verre d’eau à l'amour de votre vie. Reconnaissez donc les faits! Agissez en conséquence! Un seul changement d’habitude de votre part est une amélioration. Personne n’est parfait : on peut tout de même essayer de s’améliorer au lieu d’utiliser ça comme une excuse (ce qui est pitoyable d’ailleurs).

Les solutions sont donc de faire attention à notre belle eau potable que nous aimons tant : cessez le gaspillage, ne pas envoyer de produits toxiques dans les nappes phréatiques, etc. Voici quelques trucs FACILES du merveilleux livre d’Otesha (dont viennent les images de ce billet d'ailleurs), que vous ne trouverez nulle part (c'est un livre rare dû à sa fabrication) :

Agir:

1.      Déposer une roche, un objet lourd quelconque, dans le pot de la toilette afin d’économiser 1 litre d’eau à chaque fois que vous tirez la chasse. Tirer la chasse d’eau d’une toilette à débit réduit prends environ 6L. Dans certains pays, c’est 15L. Un litre économisé chaque fois, pour chaque ménage, en plus de la tactique « Si c’est jaune, y’a pas de presse », sauvera BEAUCOUP d’eau. Il y a aussi une autre tactique : celle de tirer la chasse en utilisant les eaux ménagères (si vous êtes extrémistes). Ce qui veut dire que l'eau de votre vaisselle ou l’eau de pluie est récoltée dans un bac et que vous tirez la chasse avec cette récolte. En théorie, vous n’avez utilisé aucune eau supplémentaire ce qui est génial!
2.      Recycler ces eaux ménagères : mettre un sceau sous la douche ou dans l’évier pour récolter l’eau perdue lorsqu’on attend que l’eau devienne chaude ou lorsqu’on se lave les mains (avec du savon biodégradable pour ne pas contaminer l’eau bien sûr*). Cette eau peut servir à tirer la chasse, mais aussi à nourrir ses plantes, à faire la vaisselle ou même à passer la moppe (« serpillère » pour les Français qui me lisent).
3.      Prendre des douches avec une pomme à débit réduit et en prenant le moins de temps possible. On peut aussi installer un dispositif pour fermer l’eau lorsqu’on se savonne. Certaines personnes vont me dire que c’est vivre comme si on était déjà en pénurie… C’est de prévoir plutôt que de guérir. Transformer l’eau demer en eau potable coûte les yeux de la tête : une partie de la population pourra y accéder lorsqu’il n’y aura plus d’eau (voir ce site pour plus d’infos). Pour votre information, un bain peut prendre 60L d’eau; une douche ordinaire de 5 minutes, 100L; une douche de 5 minutes avec une pomme spéciale, 35L.
4.      Arrêtez de laisser couler l’eau comme des cons lorsque vous faites la vaisselle ou que vous vous brossez les dents. 5 minutes = 15L!!! Common, cal!?#*!
5.      Arrêtez d’acheter de l’eau embouteillée. C’est quoi cette marchandisation de l’eau alors que c’est supposé être GRATUIT! L’eau est un DROIT HUMAIN, pas une marchandise. Je vous invite à vous informer sur les problèmes environnementaux, éthiques et de santé que peut causer ce genre de marchandisage (Santé Canada et dangers alimentaires).

*Quand l’eau doit être traitée, elle requiert de l’énergie (donc plus d’eau ici au Québec) et des produits chimiques…

Ça, c’était les trucs FACILES. Voilà les miens un peu plus compliqués (c’est l’extrémiste en moi qui parle) :

1.      Arrêter de manger de la viande. Ou diminuez. Produire 1kg de bœuf demande 15,000L d’eau : 1kg de blé (ou pas mal tout ce qui est végétaux), 1,000L. Manger, c’est voter trois fois par jour! (Pour plus d'informations, vous pouvez vous référer à mon ancien billet sur le végétarisme.) Non, les producteurs n’arrêteront pas d’abattre des animaux parce qu’une seule personne arrête de manger de la viande, MAIS…
a.       Si plusieurs personnes arrêtent, si la population mondiale diminue de moitié son apport en viande : ils auront BEAUCOUP de pertes et seront obligés de réduire leur production.
b.      Si on demande des créations de lois pour les entreprises qui sont LOIN d’être assez encadrées... Alors, là, c’est une option que j’aime.
2.      Je suis tellement écœurée que la faute soit mise sur les particuliers. Les fermes, les usines et les entreprises ont aussi leur rôle à jouer : leur impact est TELLEMENT plus grand sur l’environnement que chacun de nous peut en avoir. PAR CONTRE, ce n’est pas une raison pour ne pas agir, mais plutôt pour faire entendre notre voix. Vous pouvez envoyer une lettre au député fédéral, provincial ou au maire de votre ville. À l’Université de Montréal, la voix des étudiants a été entendue : désormais aucune eau embouteillée n’est vendue sur le campus. Ça incite les gens à apporter leur propre bouteille!
3.      Et là, voici le dernier conseil, mais non le moindre – et qui est de loin le plus difficile : ARRÊTEZ DE NETTOYER VOTRE @&?E@ DE DRIVEWAY À LA OSE. « Saint si croche » (comme dirait ma mère) que les gens sont CAVES! Caves, dans le sens d’inconscients; Inconscients, dans le sens d’incultes. Le prochain mon’oncle en bédaine que je vois faire ça, je vais lui twister les mamelons. Mouhahaha. Il devrait y avoir des amendes pour ça, mais non, on attend simplement d’être en canicule...

Alors, je vous lance le défi de prendre TROIS mesures pour changer votre consommation d’eau. Vous êtes même PAS GAME! Vous pouvez aussi aller calculer votre utilisation d’eau quotidienne sur le site d’Environnement Canada (complètement au bas de la page).



Si vous vouliez un billet plus élaboré et complet, vous êtes servi! Passez une belle journée. N’oubliez pas de boire 2L d’eau par jour – profitez-en puisque vous en avez toujours le loisir!

Lectures à faire si le sujet vous intéresse plus que la majorité de la population des pays riches :

-          L’or bleu : l’eau, nouvel enjeu stratégique et commercial de Maude Barlow et Tony Clarke;
-          Le manifeste de l’eau : pour un contrat mondial de Ricardo Patrella;
-          The Water You Drink de Julie Stauffer;

-          Whose Water Is It?: The Unquenchable Thirst of a Water-Hungry World de Bernadette McDonald. 

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