Wednesday, April 9, 2014

Les Femmes savantes


Les Femmes savantes est une pièce de théâtre, se jouant en cinq actes et écrite en Alexandrins, créée en 1672 au Théâtre du Palais Royal par Molière. 


Okay, ça a l'air réellement barbant, mais c'est parce que vous ne connaissez Molière que de nom! Car il est marrant ce mec du XVIIe siècle. 




Mais pas mon genre d'homme (pas assez de barbe). Trève be plaisanteries. Les Femmes savantes est l'histoire d'une famille divisée, car trois des membres sont subjugués par un pédant. "Pédant" vient du mot italien pedante apparut en Italie au XVIe siècle et devenu populaire en France au XVIIe. Il désigne l'homme faisant étalage de son savoir (qui n'est en fait que parure) afin de pouvoir baratiner les autres. Dans la pièce ici, Trissotin (son nom provenant de l’expression « trois fois sot ») baratine trois femmes de la famille afin de leur soutirer de l’argent. Une de ses trois femmes est courtisée par un jeune homme nommé Clitandre, mais elle est tellement subjuguée par le savoir de Trissotin qu’elle repousse constamment Clitandre qui finit par tomber amoureux de la sœur cadette d’Armande, Henriette.


La scène cinq du premier acte est très drôle, car Clitandre souhaite partager sa joie d’aimer Henriette à la tante de celle-ci, Bélise, mais la tante est tellement imbue d’elle-même qu’elle se croit la cible de son amour. Elle essaie de le repousser et peu importe comment Clitandre essaie de se sortir de ce mauvais pas, elle refuse d’entendre raison. Il finit par lui avouer directement qu’il désire Henriette, mais la tante renchérit comme une vieille perverse et croit qu’il essaie seulement de cacher le désir ardent qu'il a pour elle. Tout est dans le langage. Toute la conversation est subtile, mais c’est ce qui rend le tout hilarant. La tante devient un personnage assez grotesque.


Parlant de grotesque, voilà la mère, qui se bornera à refuser le mariage des tourtereaux parce qu’elle veut marier sa fille Henriette (qui ne s’intéresse pas du tout à l’étude de quoi que ce soit autre que de tenir une maison) à ce charlatan de Trissotin. Henriette voit clair dans le jeu de ce voleur, mais elle souhaite être une bonne fille et, pour ce, elle doit se plier à la volonté de ses parents. Heureusement, son père commence à comprendre qu’il a perdu ses culottes au profit de sa femme il y a de cela fort longtemps. Grâce à l’appui de son frère, il arrivera à faire savoir à sa femme, Philaminte, que certaines de ses décisions lui déplaisent. Philaminte a renvoyé sa servante parce qu’elle « parle mal ». Pour elle, parler mal, c’est, entres autres, ne pas savoir la différence entre « grammaire » et « grand-mère » (à mon sens, ce n'est qu'être ignorant, mais si tu fais ta job, on s'en sacre). Alors que la pauvre cuisinière s’en contre-fiche, Philamente, Bélise et Armande se réclament de la langue de Vaugelas et ne peuvent supporter de telles infamies telles que les proverbes, les pléonasmes, les néologismes, mais surtout elles ne peuvent pas comprendre la mise à l’avant des besoins physiques avant l’étude des savoirs!

Bref, ces trois folles, aujourd’hui, on les appellerait des snobs. Sauf que là, on est au XVIIe siècle et le pauvre père de famille finit par tenir des propos réducteurs pendant qu’il « pète une coche ». Il affirme qu’« Il n’est pas bien honnête qu’une femme étudie et sache tant de choses ». À force d’être occupées à s’enfler la tête d’un intellect de peccadille, les trois femmes ne s’occupent plus de la direction de la maison : à cause de ça, tout le monde pense qu’elles sont en train de perdre la tête et parle dans leur dos. Oh les vilains gens de ces années-là! Ça jugeait sur le ménage ben plus qu’aujourd’hui!

Là, on pourrait croire que Molière critique les femmes qui désirent s’instruire, mais pas du tout! Il est bien noble selon lui de le faire, mais la manière de le faire est aussi importante : pourquoi vont-elles adorer une espèce de prétendu érudit qui les amène à mélanger les doctrines et les savoirs? La culture devrait être une conquête laborieuse et non un faire-valoir superficiel. Bref, la cible du ridicule est leur naïveté et la façon dont Trissotin en abuse.


Sacré Molière! 

Recommandé si...
1. Vous avez un travail à faire sur Molière;
2. Vous avez le goût de lire un classique de la langue française pas trop long et pas trop compliqué;
3. Vous voulez paraître pédant.

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