Thursday, July 24, 2014

Bookreview: À ciel ouvert de Nelly Arcan

Bonjour vous tous!

Désolée pour le temps d’attente: les évènements heureux se sont bousculés dans ma vie, m’empêchant de me consacrer à un billet. Cependant, j’ai un petit bijou de réflexion sociétaire à vous présenter, une œuvre qui ne laissera de glace personne : À ciel ouvert de Nelly Arcand (oui, encore elle!).
Romancière québécoise, Nelly Arcan est morte en 2009 à l’âge de 36 ans. Alors que Paradis, clef en main, Folle et Putain traitent parfois ouvertement du suicide, celui-ci est à peine effleuré dans À ciel ouvert (écrit en 2007).

« Pour les hommes comme pour les femmes d’ailleurs, la beauté des femmes était incompatible avec l’échec, la folie, le malheur ; il était inconcevable que les belles femmes puissent mourir jeune ou qu’elles se suicident, simplement parce qu’elles étaient belles ; il leur était intolérable qu’elles se détruisent, intolérable que leur beauté soit endommagée par les belles femmes elles-mêmes, enfin que cette beauté ne soit pas une ressource naturelle, un bien public protégé par des lois. Dans cette perspective étendue, seules les femmes ordinaires ou laides pouvaient échouer, se suicider ou être assassinées, avaient droit au désespoir parce que leur déchéance devenait compréhensible, du fait de leur banalité d’apparence, ou de leur laideur, ce qui revenait au même : tout ce qui dérogeait à la beauté, chez les femmes, même juste un peu, tombait dans un no man’s land. »

C’est l’histoire d’un couple, Rose et Charles, emménageant ensemble qui se retrouve près d’une connaissance de Charles, l’envoûtante Julie. Julie émerge seulement d’une peine d’amour où elle s’était faite substituée à une autre femme. L’histoire recommencera, mais elle prendra le rôle qui lui revient de droit : celle qui séduit plutôt que celle qui est laissée de côté. Rose réagira avec fierté, elle partira la tête haute, sans pleurs, ni cris. Par contre, elle entretiendra pendant des mois l’idée de se venger. Et cette idée, la mènera dans des recoins inavoués.

Jusqu’où peut aller une femme pour reprendre l’être aimé?

À qui Isabelle Fortier donnera-t-elle la mort cette fois-ci?

12.95$ chez Carcajou!

Un récit surprenant, envoutant, qui nous emmène aux confins de l’esprit humain, là où nos désirs les plus saisissants deviennent nos pires ennemis. Cependant, elle aborde des sujets délicats aussi, celui du rapport à son corps, de la limite de la chirurgie esthétique, du besoin de plaire et de paraître, etc.
Pour ceux qui recherchent un trait épais, qui n’ont pas peur du « vrai » et qui recherchent une lecture poignante pour l’été. À ne surtout pas lire, si vous recherchez un roman à l’eau de rose : À ciel ouvert renferme de vrais drames.


Heureusement pour vous, il ne me reste qu’un seul roman d’elle à lire (et un recueil de nouvelles). Alors seulement, vous serez graciés.

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