Bonjour
vous tous!
Désolée
pour le temps d’attente: les évènements heureux se sont bousculés dans ma vie,
m’empêchant de me consacrer à un billet. Cependant, j’ai un petit bijou de
réflexion sociétaire à vous présenter, une œuvre qui ne laissera de glace
personne : À ciel ouvert de
Nelly Arcand (oui, encore elle!).
Romancière
québécoise, Nelly Arcan est morte en 2009 à l’âge de 36 ans. Alors que
Paradis, clef en main, Folle et Putain traitent parfois ouvertement du suicide,
celui-ci est à peine effleuré dans À ciel ouvert (écrit en 2007).
« Pour les hommes comme pour les femmes d’ailleurs, la beauté des femmes était incompatible avec l’échec, la folie, le malheur ; il était inconcevable que les belles femmes puissent mourir jeune ou qu’elles se suicident, simplement parce qu’elles étaient belles ; il leur était intolérable qu’elles se détruisent, intolérable que leur beauté soit endommagée par les belles femmes elles-mêmes, enfin que cette beauté ne soit pas une ressource naturelle, un bien public protégé par des lois. Dans cette perspective étendue, seules les femmes ordinaires ou laides pouvaient échouer, se suicider ou être assassinées, avaient droit au désespoir parce que leur déchéance devenait compréhensible, du fait de leur banalité d’apparence, ou de leur laideur, ce qui revenait au même : tout ce qui dérogeait à la beauté, chez les femmes, même juste un peu, tombait dans un no man’s land. »
C’est l’histoire
d’un couple, Rose et Charles, emménageant ensemble qui se retrouve près d’une
connaissance de Charles, l’envoûtante Julie. Julie émerge seulement d’une peine
d’amour où elle s’était faite substituée à une autre femme. L’histoire
recommencera, mais elle prendra le rôle qui lui revient de droit : celle
qui séduit plutôt que celle qui est laissée de côté. Rose réagira avec fierté,
elle partira la tête haute, sans pleurs, ni cris. Par contre, elle entretiendra
pendant des mois l’idée de se venger. Et cette idée, la mènera dans des recoins
inavoués.
Jusqu’où
peut aller une femme pour reprendre l’être aimé?
À qui
Isabelle Fortier donnera-t-elle la mort cette fois-ci?
12.95$ chez Carcajou!
Un récit
surprenant, envoutant, qui nous emmène aux confins de l’esprit humain, là où
nos désirs les plus saisissants deviennent nos pires ennemis. Cependant, elle
aborde des sujets délicats aussi, celui du rapport à son corps, de la limite de
la chirurgie esthétique, du besoin de plaire et de paraître, etc.
Pour ceux
qui recherchent un trait épais, qui n’ont pas peur du « vrai » et qui
recherchent une lecture poignante pour l’été. À ne surtout pas lire, si vous
recherchez un roman à l’eau de rose : À
ciel ouvert renferme de vrais drames.
Heureusement
pour vous, il ne me reste qu’un seul roman d’elle à lire (et un recueil de nouvelles). Alors seulement, vous
serez graciés.
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