J’avais
fait un billet il y a trois mois sur mes raisons de devenir végétarienne. Je ne reviendrai pas sur
celles-ci sauf pour vous dire que peu importe vos raisons, au fil du temps,
elles vont sûrement changer. Alors que mes raisons à ce moment-là étaient
surtout portées sur le plan éthique et environnemental, mes recherches se sont
peu à peu tournées vers les études scientifiques déterminant à quel point
certaines races animales ressentent, pensent, et vivent en communauté. Et c’est
ainsi que je me retrouve parfois à expliquer mon amour pour les animaux alors
qu’auparavant, mon choix était purement au niveau de la race humaine.
Cependant, le fait de discriminer une espèce plutôt qu’une autre (ça s’appelle
d’ailleurs le spécisme), me fait froid dans le dos. Pourquoi ne pas manger
notre chien? Parce que c’est comme ça? Perso, cette réponse ne me suffit pas.
Parce que le chien est le meilleur ami de l’homme? De certains hommes,
peut-être, mais dans certains pays, on considère le chien comme un animal comme
un autre, comme de la viande fraîche. Alors que certaines autres personnes
peuvent avoir des liens étroits avec une vache ou un cochon. Alors, comment ça
se fait que certains animaux sont privilégiés et d’autres naissent et dévouent
leur vie à atterrir dans nos assiettes? Bref, ces questions m’obsèdent
présentement.
Mais voilà,
ça va faire trois mois que je suis en transition : je ne mange pu de
viande (oui, la « viande » inclut le bacon). Je ne mange que rarement
des produits laitiers (puisque je suis intolérante, et d’ailleurs, je le
regrette souvent lorsque j’en ingère) et que très rarement des œufs (puisque
mon copain les a en horreur).
Alors,
j’aimerais faire un retour sur ces trois mois et vous parler des hauts et des
bas d’un tel changement.
Premièrement,
il est nécessaire d’affirmer que jamais je n’aurai pu opérer ce changement si
je restais chez mes parents. C’est un choix personnel, certes, mais c’est aussi
un choix familial. Les gens de votre entourage doivent vous appuyer, ou du
moins, vous respecter. Mon copain a très vite accepté ce changement, même s’il
lui est parfois arrivé de se moquer, et d’autres, de péter les plombs parce
qu’il ne voulait pas manger ce qu’il y avait à manger. Bref, la situation était
claire dès le début : « Toi, femme qui ne cuisine pas, tu
cuisineras : voilà les conséquences de ton choix! » Et miracle! J’ai
appris à cuisiner. Je n’ai pas juste appris, j’ai aussi aimé, adoré, la
cuisine. Je ne savais pas qu’il était possible d’apprécier être aux commandes
d’un endroit autrefois lugubre, voire même dangereux (ce n’est pas une blague).
Cuisiner avant était une tache longue, mais aussi dégoûtante. Cela comprenait
de toucher, de trancher, de décortiquer de la viande crue (BEURK!). Et j’en
étais incapable. Maintenant, tout ce que je touche se transforme en bontés
buccales… ou presque. Mais bref, pour revenir à mon copain, il a eu
complètement raison de me laisser expérimenter par moi-même : s’affirmer
dans ses choix, ce n’est pas les imposer, mais agir en conséquence.
Concernant
ma famille, je désire y revenir parce que j’ai laissé sous-entendre que mes
parents n’auraient pas accepté mon choix, mais c’est plutôt parce qu’ils
n’auraient pas voulu s’y soustraire. Et comme la cuisine est un lieu saint pour
mon père où tout ce qu’on touche doit être nettoyé à l’instant même (il a une
phobie de tout ce qui est « sale » : microbes, moisissure), il
m’aurait été difficile d’apprendre à cuisiner avec son aura me fustigeant du
regard. PAR CONTRE, ma mère a tout de même eu une attitude surprenante face à
ce changement : elle est même rendue à me cuisiner de la sauce à spaghetti
au soja! Tous deux pensent tout de même que je suis entrée dans une nouvelle
religion… C’est un peu le cas, mais alors, il faudrait considérer que la
consommation de viandes en est une (et je préfère être dans une religion qui ne
profite à personne que d’enrichir l’industrie agro-alimentaire en plus de
détruire ma santé).
Donc,
rapidement, les hauts d'une alimentation végétarienne :
- Je ne mange plus de sucreries commerciales (les jujubes et autres bonbons étant constitués avec de la carcasse de bœuf). Par contre, je viens d’apprendre que les Maynards seraient vegan (il faut que je vérifie cela);
- Je n’ai plus de « rush » de sucre. Au début, ça a été difficile, mais après un mois sans en manger, je n’avais même plus le goût d’en manger quand on m’en offrait… ;
- Je n’ai pas maigri (ce qui est plutôt positif puisque si ça avait été le cas, ma famille aurait pété les plombs!);
- Je me sens bien avec moi-même parce que j’agis selon ce que je pense. Je ne me dis plus de « oui mais ». J’ai juste changé de régime alimentaire et honnêtement, ce n’a pas été si difficile que ça;
- Ma digestion est extraordinaire! (Sérieusement.) J’ai moins de ballonnements qu’auparavant. Mes problèmes de digestion ne sont donc plus des problèmes puisqu’ils ne surviennent que lorsque j’ingère des produits laitiers;
- Les douleurs menstruelles ont presque disparues. Dans un prochain billet, je vous expliquerai en quoi je crois que cela est dû à mon nouveau régime alimentaire, mais aussi, que c’est l’œuvre d’un total changement de vision.
- J’ai des « boosts » de confiance en moi… Ce que je n’ai jamais eu depuis des années. J’ai encore des « downs », mais ils durent moins longtemps qu’avant. Ça faisait longtemps que je n’avais pas été au bout d’un projet quelconque. Donc, le fait de réaliser ce que je dis, de changer mon alimentation, d’apprendre à cuisiner, ça me rend heureuse et fière de moi. C’est un sentiment irremplaçable.
- J'ai appris à cuisiner pour des raisons idéologiques et j'ai découvert des recettes superbes (je ferai aussi un ou deux billets sur les recettes qui me tiennent présentement en vie).
- J’ai découvert un côté de ma famille et de mes ami(e)s que je ne connaissais pas : la majorité sont prêts à essayer ce que tu as cuisiné si tu leur assures que tu aimes ça et qu’ils ne seront pas malades.
- Aussi, à part lors du fameux premier souper, il n’y a plus eu de débat idéologique à la table.
Les bas maintenant (car je ne vais pas mentir, il y en a eut!) :
- Il y a moins de choix quand je vais au resto, ce qui est surtout dû au fait que j’habite en banlieue. Par contre, j’ai découvert que les cafés recelaient souvent de petits trésors végés.
- Mon copain n’aime pas les oeufs ni les lentilles et les haricots, et comme je ne mange plus de viande ni de produits laitiers, la vie devient un peu compliquée lorsque nous voulons passer une journée complète ensemble. Les deux seules solutions possibles : le soja et les noix.
- Avoir des flashbacks de Earthlings ou de « La face cachée de la viande » chaque fois que quelqu’un mange de la viande devant moi ou me parle d’un plat « délicieux » que je pourrais cuisiner (sans se rendre compte que mon régime n’est pas le même que le sien).
Alors,
voilà, j’en suis déjà à penser à enrayer les aliments d’origines animales aussi…
Mais comme je suis plutôt occupée et que je n’ai pas le temps de faire mes
recherches à ce sujet, j’ai décidé de les diminuer le plus possible, étape par
étape, lentement, mais sûrement. Et ce sera, je l’espère, une réalisation dont
je serai fière lorsque j’arriverai à destination.
Je déclare donc ce blogue une...
PS : Ce billet est inspiré de celui du blogue de Jule.
No comments:
Post a Comment