Je ne sais
pas si c’est le fait de bloguer qui me rend créative ou si c’est juste celui de
faire ce que j’aime, d’avoir trouver une passion autre que la littérature, mais
qui ne lui est pas non plus étrangère: la nature et ce qui s’y rattache.
Laissez-moi vous faire un petit topo de ce que ça mange en hiver : en
gros, la nature est merveilleuse, car elle nous fait croire à la réincarnation.
Oui, oui : et cela n’a aucun rapport avec mes mœurs religieuses. Car je
n’en ai pas. Ou devrais-je dire « pu »? Bref, « Rien ne se perd, rien
ne se crée, tout se transforme » (Antoine Lavoisier). L’arbre est planté,
il grandit, il se reproduit, il meurt, il pourrit, les vers le mangent, il
devient terre, un autre arbre élit domicile dans le corps d’un autre devenu
terre, et ainsi de suite à l’infini et plus loin encore.
Okay.
Certains diront que cette explication est simpliste. Elle l’est, mais certains
aussi n’ont jamais eu la chance de planter une graine, de la voir pousser, de
ressentir le bonheur d’avoir participer à la création d’une vie, et de la voir
mourir.
Bref, je
vous dis ça parce que des vers ont élus domicile dans ma salle à manger et je
les y ai invités. J’avais besoin d’eux, ils avaient besoin de moi : voilà
deux semaines que nous cohabitons ensemble.
La
réflexion m’est venue après la lecture de Zéro Déchet de Béa Johnson : 40%
de nos déchets sont compostables. Le problème, c’est qu’en jetant ces déchets à
la poubelle, ils se retrouvent sur les sites d’enfouissement, au milieu de
plein de déchets toxiques et ils se décomposent en emmenant la toxicité de ces
déchets avec eux dans notre nappe phréatique si précieuse. Et c’est un
désastre. Bientôt, je ferai un billet sur l’eau et sur l’état de cette nappe
phréatique (pour ceux que ça intéresse, mais qui sont trop paresseux ou occupés
pour faire leur recherche – je ne vous blâme pas : je suis pareille pour
plein de choses).
Donc, la
seule solution qui s’impose : arrêter de gaspiller.
Non.
Sérieusement, c’est impossible. En plus, il y a plein de « parties »
d’un légume qu’on ne veut pas nécessairement manger (les racines, le feuillage, etc.).
Que faire?
Composter!
Vous avez
plein de choix qui s’offrent à vous que vous pouvez découvrir ICI. D’ailleurs, le tableau de Béa dans son livre m’a
beaucoup aidé à faire un choix.
Cependant,
si vous vivez en appartement comme moi, et à moins de vouloir ensevelir la
moitié de votre balcon sous une benne à compost, il n’y a qu’un choix à
faire : se fabriquer un lombricomposteur. Mais attention, dans ce cas,
composter signifie faire l’élevage de vers!
Je vous
raconte ma quête :
Après avoir
lus des dizaines de sites internet, je me rends à l’évidence : composter
coûte presque rien. Je n’ai donc aucune excuse. Alors, j’en ai discuté avec mon
copain qui m’a dit quelque chose du genre : « Go ahead! Tant que je n’ai
rien à faire ET QUE ÇA NE SHLINGUE PAS DANS L’APPART! ». Donc, on s’est
garoché (moi surtout) dans un Canadian Tire acheté un bac en plastique de
couleur (4.99) et d’environ un mètre carré. Ensuite, j’ai tapissé le fond et
les côtés du bac des pages de mon cahier de philosophie du Cégep (je savais
qu’il allait me servir un jour, mais de là à croire que Rousseau se plairait en
compagnie des vers – ils apprendront de grandes choses!). J’y ai mis la vieille
terre de certaines plantes qui n’avaient pas survécu à mes soins (oui, c’est
arrivé). Et j’ai mélangé le tout avec d’autres bouts de papier.
Restait à
trouver les vers. J’ai fait un appel à mon facebook qui s’est avéré
infructueux. J’ai donc découverts que les éco-quartiers à Montréal en donnent
(si tu habites le quartier) ou en vendent (si tu vis d’ailleurs
(discrimination!)). Alors, j’ai fait des appels et je me suis retrouvée en
plein milieu de Montréal-Ouest sur le terrain d’une dame adorable… En fait,
elle avait plutôt l’air d’une cinglée : elle était habillée en mauve de la
tête aux pieds (crocs, shirts, t-shirts), elle parlait seulement anglais, sur
son terrain (devant et derrière) pas un pouce de gazon : tout y était
cultivé. Mais, bref, elle était très gentille et elle m’a fait penser au fameux
dialogue du film Alice in Wonderland de Tim Burton où le chapelier demande à
Alice s’il est devenu fou et elle lui répond : « Oui, je pense Chapelier.
Mais je vais te dire un secret : la plupart des gens bien le sont ». Bref, je lui ai acheté 1kg de vers pour 10$. Avant
de me laisser partir, elle m’a bien averti de garder le bac bien
« hydraté » (les vers ont la peau fragile) et bien aéré, et que si
j’avais des difficultés à gérer cet écosystème, je ne devais ne pas hésiter à
lui téléphoner.
Et je suis
devenue Dieu : j’ai dû m’occuper de tout un monde!
Mais voilà
qu’hier, j’ouvre le bac : quelques mouches en sortent et deux vers sont
collés au couvert. La catastrophe! Les vers ne sortent jamais de leur habitat
naturel : ils ont tout à y perdre. Voilà que j’ai fait mes recherches pour
me rendre compte que je ne les avais pas laissés s’adapter à leur nouvel
habitat : je leur ai donc donné trop de nourriture à manger. En plus, je
n’ai pas fait assez de trous dans le bac et je n’y ai pas mis assez de papiers
ce qui a mené une mauvaise circulation d’air. J’avais aussi mis des pelures
d’orange (nourriture difficile à digérer pour les vers) ce qui a favorisé la
création d’un nid à mouches! Beurk!
J’ai fait
plein d’erreurs, mais il est à noter que les mouches sont toutes mortes
(mouhahaha) et que mon chez nous NE PUE PAS. J’ai même laissé le bac s’aérer
deux bonnes heures sans qu’AUCUNE ODEUR n’en sorte alors que l’écosystème de
mes vers avait été mis à rude épreuve! J’ai retiré l’orange à l’aide d’une
pelle. J’ai recouvert chaque morceau de nourriture de terre ou de papier.
L’écosystème est désormais rétabli et j’attendrai plus longtemps désormais avant
d’y déposer mes épluchures afin que mes petits vers puissent se reproduire et
ainsi augmenter leur population et leur capacité d’ingestion.
L’important
quand on commence à faire des changements dans sa vie afin de diminuer notre
apport dans les centres d’enfouissement des déchets, c’est de se rappeler que
peu importe le changement, c’est un changement positif. Par exemple, j’ai
ressenti un peu de frustration hier quand j’ai vu que les vers n’avaient pas
tout mangé, mais qu’en plus ils essayaient de se sauver! Mais l’important,
c’est que je diminue la grosseur de mes sacs de vidanges : que je ne sois
pas encore à zéro déchet n’est qu’une question de temps. Il faut apprendre à
vivre autrement et simplement. Ça ne se fait pas du jour au lendemain. Alors,
si vous êtes des extrémistes dans tout ce que vous entreprenez comme moi,
prenez votre mal en patience. En attendant, vous avez tout de même la sensation
que des petites bêtes comptent sur vous pour prendre soin d’elles.
En plus,
vous n’avez plus aucune excuse pour ne pas faire de compost. Les autres
« genres » sont encore plus faciles que le lombricompost! C’est juste
qu’ils prennent plus d’espace. Si vous entreprenez le compostage, n’hésitez pas
à m’en parler ou à laisser des commentaires sur votre expérience!
Pour les
intéressés :
- Un document vous aidant à fabriquer votre propre bac.
- Un pamphlet qui m’a beaucoup aidé à sonder l’équilibre de l’écosystème (cliquez au bas de la page pour voir la brochure).
- Un guide méga complet!
PS: Il est préférable d'acheter des produits biologiques et sans pesticides afin de ne pas empoisonner vos vers!
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